mercredi 31 août 2011

L'essence de la sagesse

Voici un conte tiré des Contes des sages de l'Inde de Martine Quentric-Séguy que j'avais eu l'occasion d'entendre lors d'une soirée contée. Magnifique, et à méditer.



"Le vieux roi était mort trop tôt. Son jeune fils n'était pas mûr. Il monta sur le trône, inquiet d'être aussi peu formé pour la charge qui lui incombait.

Il avait cette pénible impression que la couronne lui glissait de la tête, qu'elle était trop large et trop pesante. Il osa le dire. Les conseillers furent rassurés, ils pensèrent :
"Sa conscience de ne pas savoir, de ne pas être prêt, le prédispose à être un bon roi, capable de prendre conseil, d'écouter les suggestions sans se précipiter pour décider, de reconnaître une erreur et d'accepter de la corriger. Réjouissons-nous pour le royaume."

Lui, soucieux de s'instruire, fit venir tous les hommes savants du royaume : érudits, moines et sages avérés. Il en prit pour conseillers et demanda aux autres de partir partout dans le monde pour quérir et rapporter toute la science connue à son époque afin d'en retirer la connaissance, voire la sagesse.

Certains partirent aussi loin que la terre pouvait les porter, d'autres empruntèrent des voies maritimes jusqu'aux confins de l'horizon. Ils revinrent seize ans plus tard, chargés de rouleaux, de livres, de sceaux et de symboles. Le palais était vaste. Il ne put pourtant contenir une aussi prodigieuse abondance de science. A lui seul, celui qui revenait de Chine avait rapporté, sur d'innombrables dromadaires, les vingt-trois mille volumes de l'encyclopédie Cang-Xi, ainsi que les œuvres de Lao Tseu, Confucius, Mencius et de bien d'autres, tant renommés que méconnus !

Le roi parcourut à cheval la cité du savoir qu'il avait dû faire construire pour recevoir cette abondance. Il fut satisfait de ses messagers, mais comprit qu'une seule vie ne pourrait suffire pour tout lire, tout comprendre. Il demanda donc aux lettrés de lire les livres à sa place, d'en tirer la moelle essentielle et de rédiger, pour chaque science, un ouvrage compréhensible.

Huit années passèrent avant que les lettrés puissent remettre au roi une bibliothèque constituée des seuls résumés de toute science humaine. Le roi parcourut à pied l'immense bibliothèque ainsi constituée. Il n'était plus tout jeune, voyait la vieillesse arriver à grands pas, et comprit qu'il n'aurait pas le temps en cette vie de lire et assimiler tout cela. Il demanda donc aux lettrés qui avaient étudié ces textes de ne produire qu'un article par science, en allant droit à l'essentiel.

Huit années passèrent avant que tous les articles soient prêts car nombre des érudits qui étaient partis au bout du monde collecter toute cette science étaient morts désormais, et les jeunes lettrés qui reprenaient l'ouvrage en cours devaient préalablement tout relire avant de produire un article.

Enfin, un livre en plusieurs volumes fut remis au vieux roi, alité, malade. Il pria chacun de résumer rapidement son article en une phrase. Résumer une science en peu de mots n'est pas chose aisée. Huit années encore furent nécessaires.

Un seul livre fut conçu qui contenait une phrase sur chacune des sciences et des sagesses étudiées. Au vieux conseiller qui lui apportait le livre, le roi mourant murmura :
"Dites-moi une seule phrase qui résume tout ce savoir, toute cette sagesse. Une seule phrase avant ma mort !
- Sire, dit le conseiller, toute la sagesse du monde tient en deux mots : Vivre l'instant."

dimanche 28 août 2011

Danse et chant

En lisant La sorcière de Portobello de Paulo Coelho, j'avais été fascinée par le personnage d'Athéna, par son travail énergétique simple et intuitif, libre aussi. C'est aussi une jeune femme qui danse. Un jour son maitre l'invite à écouter la musique qui l'entoure, la musique des chants d'oiseaux, les rires des enfants, le chant du vent et des arbres... Ce passage est, je trouve, très révélateur de l'importance du son et de la danse dans le monde. La musique et la danse sont universelles, transcendent et sont souvent évoqués dans les mythes de création du monde. Ainsi, pour les monothéistes, le monde a été crée à partir du Verbe ; pour les hindouistes, le monde est le fruit de la danse et du chant de Shiva. Quant au rabbin Nahman de Braslaw, il a dit avec sagesse "Il faut danser chaque jour, fût-ce seulement par la pensée".
L'énergie fonctionne comme le son, ondule et vibre et la parole a une portée que l'on imagine parfois pas. Une phrase lancée à tout hasard, liée à l'émotion et/ou à l'intention peut avoir des répercussions insoupçonnées.

Statuette traditionnelle de Shiva Nataraj (ou Shiva Roi des danseurs)
faisant la Anandatandava (ou danse de la Béatitude), symbole du cycle création-destruction

Plus le temps passe et plus je sens le besoin d'approfondir mon travail avec le son. Je travaille déjà avec l'essence des lettres et de leur son par la Langue des oiseaux que j'apprends, et le chant et la danse ont une place de plus en plus grande dans ma pratique.
En dansant, on fait venir une énergie forte à soi, on révèle aussi sa sensualité et nous mettons donc à l'écoute de nos ressentis. Certains préparent des chorégraphies qu'ils répètent, créant ainsi une danse de pouvoir mais je n'ai pas la même approche. En dansant à plusieurs, agir ainsi me semble logique, pour avoir une harmonie dans le groupe, donner une mouvance particulière à l'énergie cherchée. Cependant, ma pratique est généralement solitaire et je préfère laisser mon intuition m'indiquer la marche à suivre. J'ai appris quelques pas, notamment de danse orientale qui par sa sensualité m'appelle, et si je trouve l'envie de les intégrer, cela vient. Sinon, tant pis. L'important n'est pas que la danse soit belle au regard de la société ou complexe, un simple balancement pendant un chant, des gestes symboliques comme on en trouve dans la danse classique indienne ou même un simple mouvement de bras suivant le rythme dans une course effrénée sont plus efficaces, tant qu'ils émanent du coeur (c'est là que la danse et le chant prennent leur véritable beauté). L'essentiel est de se laisser porter, d'entrer en harmonie avec la musique et son énergie, d'entrer en connexion avec le son qui nous entoure et le laisser s'exprimer à travers nous, laisser nos émotions et notre intuition prendre forme aussi. Ainsi, j'accompagne souvent d'un geste de mains symbolisant l'ouverture des chakras le prélude de mes exercices de pratique. J'aime aussi danser avec les pratiques de yoga sexuel (une des voies tantriques) et me connecter ainsi à l'énergie sensuelle de Shiva. La danse permet de se centrer, de faire de son corps l'expression de son cœur mais aussi d'entrer en résonance avec le chant du monde, avec le Grand Tout.
Le chant a aussi une vibration particulière, l'intention se trouve portée, laisse une empreinte particulière et forte. J'y vois une offrande, un don de soi. Peu m'importe que les paroles aient du sens, l'essence du son utilisé et l'intention qui y est liée priment et prennent toute leur place. J'aime les chansons dont les textes peuvent "exister par eux-même", qui peuvent garder une force et une beauté sans la musique instrumentale qui les accompagne - la musique des mots aussi est de toute beauté - mais je ne me sens pas prête à composer et à écrire bien que l'envie se fait de plus en plus fréquente.

mercredi 17 août 2011

Renaître

«Laissez-vous être silencieusement attiré par la force de ce que vous aimez vraiment.»
— Rumi

Voila ce que nous a rappelé ce lundi matin du 15 aout Marie-Pier Charron. Elle a parlé dans son mail hebdomadaire de l'amour de son chien pour l'eau fraîche par les fortes chaleurs actuelles, amour ne s'embêtant pas avec les préoccupations d'autrui puisqu'il n'hésite pas à prendre le risque de l'amener elle aussi patauger un peu.

Lundi a été une journée de renaissance, un jour aussi où je me suis retrouvée. J'avais perdu de vue l'essentiel pour moi, perdu de vue aussi qui je suis cette année. Le besoin de faire le calme. Je ne dis pas que je n'ai pas de petites appréhensions à revivre après cette année de doute et de perte de repères mais je sais que j'en suis capable et qu'il est temps pour moi de tourner la page. Il est temps que je fasse certaines choses, que j'écoute mon coeur et que je me fasse confiance. J'ai appris à quel point la conscience et la confiance ne font qu'un : faire confiance permet d'avoir conscience du Tout et de soi, avoir conscience permet la confiance en ce Tout et en soi. Le comprendre est une chose, l'intégrer une autre. C'est fait. Je comprends les messages du Tarot Osho: lâcher prise, totalité. Puis aussi la lame de la Force. Ecraser les peurs, qui perdent dans l'illusion, grâce à la confiance justement, en lâchant prise. Juste accepter et se faire confiance, parce que le destin est parfait, que tout va pour le mieux et qu'au fond de nous, nous savons qui nous sommes.

(lame mineure du Tarot Osho : le 5 de feu ou la Totalité)
En langue des oiseaux, totalité peut aussi se lire Thot Al (divin) ité (état d'être)


Ce lundi, j'ai été oiseau marin, j'ai été graine, j'ai été aussi la terre sur laquelle pousse l'herbe et les fleurs sauvages, j'étais en connexion avec le monde, j'ai expérimenté aussi ce que j'avais oublié, ouvert des portes. Je me permets à présent de revivre. Mon besoin d'être en contact avec la Terre et les éléments, avec les dieux aussi a toujours été essentiel mais j'ai été mise face à la nécessité d'y répondre, de ne plus reporter le passage à certaines pratiques qui m'appellent. Il est toujours primordial de se centrer, de savoir qui on est et s'accepter comme tel, sans se voiler la face. J'ai aussi besoin de me mettre à la prière et au chant. J'ai besoin de rendre hommage, de remercier pour tout ce que j'ai reçu car j'ai reçu énormément, plus que je n'aurais jamais pu l'espérer. Après ce moment, je n'ai qu'un mot à dire, un mot exprimant ma gratitude : Namasté.

mardi 16 août 2011

Wall-E

(image trouvée sur www.pixelcreation.fr)

Sur Terre, la pollution est devenue telle que les humains ont fui à bord d'un axiome de luxe laissant à des robots le soin de nettoyer la surface de la planète. 700 ans plus tard, seul un de ces robots portant le doux nom de Wall-E a survécu. Il continue de s'activer, de compresser les détritus et accumule les trésors dans sa maison de métal. Parmi ces trésors, une plante, trouvée lors d'une de ses virées. Un jour, une robot (si, si, une robot) débarque: Eve. Celle-ci vient de l'espace avec une mystérieuse mission secrète. Wall-E se prend alors à rêver d'amour, comme il en regarde à la télévision et tente de se rapprocher d'Eve. Un jour, il décide de lui montrer la plante et celle-ci s'ouvre, la met dans son "ventre" puis ne fait plus rien. Le temps passe, Wall-E prend soin d'Eve qui est finalement cherchée par un vaisseau tout aussi étrange qu'elle. Le petit robot prend alors son courage à deux pinces et la suit jusqu'à l'axiome des humains, duquel elle venait. Le commandant de bord apprend qu'Eve est revenue avec succès de sa mission secrète: la vie est redevenue possible sur Terre, il est temps de rentrer.
Alors, Wall-E arrivera-t-il à conquérir Eve? Les humains accepteront-ils de laisser dans le passé la vie sur l'axiome où l'activité principale est de prendre du "bon temps" (question de point de vue) en laissant aux robots le soin de tout faire? Quelles aventures vont rencontrer les deux robots?


Mon avis:

Il faut savoir qu'en plus d'aimer le cinéma (oui, j'adore les histoires), je suis souvent conquise d'avance en voyant un Pixar et Wall-E ne fait pas exception. Il est à voir, à revoir. C'est un film ovni dans l'univers de l'animation 3D.
J'ai déjà été subjuguée par la qualité de l'image de synthèse, très finement réalisée. C'est assez rare, je trouve dans l'univers de l'animation 3D et des films en général où il arrive que le visuel soit un peu gâché par la synthèse un peu trop apparente. Les paroles sont rares aussi, les émotions passent par la gestuelle, les attitudes, les regards et j'ai été assez étonnée de voir à quel point les robots pouvaient être si expressifs en parlant finalement à peine.
C'est aussi une jolie quête de l'amour et de la reconnaissance et qui s'est avérée très émouvante. Mais Wall-E est aussi une réflexion sur le sens de la vie, sur ce qui en fait la valeur. Le choix face auquel sont les humains, la vie par procuration et facile de l'axiome et la peur de l'inconnu avec le retour sur une Terre dévastée sont autant de points sur lesquels on est amené à se positionner. Finalement, serions-nous heureux dans une croisière de luxe éternelle où nous n'aurions aucune tâche à effectuer, où tout serait fait par les robots et où les pizzas ne pousseraient pas dans les jardins (joke: je dis ça à cause du commandant de bord, persuadé que les pizzas poussent dans les champs sur Terre)?


Spoiler:

Wall-E se fait appel à la vie, à la liberté et à la simplicité, un appel à prendre un bon bol d'air pur et, à l'image de Voltaire dans son Candide à "cultiver notre jardin" non pas en se cultivant par les livres mais en vivant simplement en s'émerveillant de chaque miracle que la vie propose.

jeudi 11 août 2011

BOOK: "Ceci est une révolution"

Si je fais une référence à Steve Jobs ici, c'est parce que cet article est consacré à BOOK, une technologie plus que révolutionnaire et aux options multiples. Oui, d'habitude j'ai plutôt tendance à mal comprendre l'intérêt de telle ou telle avancée dans ce domaine mais BOOK a su me donner envie de le découvrir.

Allez, j'arrête de faire monter le suspense et vais vous laisser regarder la vidéo explicative. Vous y découvrirez ce qu'est BOOK, comment il fonctionne et les nombreux avantages qu'il propose. 




Personnellement, je suis conquise. Si vous êtes comme moi, ce dont je ne doute pas, sachez que vous pouvez vous procurer BOOK dès maintenant en magasin ou sur internet ou dans les plateformes d'échange spécialisées. On peut même troquer nos BOOKs, les revendre, les prêter, les louer et c'est souvent gratuit dans ce cas. En plus, les informations sont en sauvegarde automatique. Qu'attendons nous pour adopter BOOK?

mardi 9 août 2011

Un steack avec vos haricots?

A l'heure où je suis en train de rêver devant Un dîner presque parfait et de croiser les doigts pour l'équipe Paris Sud (oui, oui, de la part d'une jeune francilienne, ça fait chauvin mais tant pis... puis autant Ruben m'avait énervée lors de l'émission classique, autant je suis tombée béate devant la délicatesse et la beauté de sa cuisine et tout énervement s'est dissipé: pour une fois, il y en avait un qui avait de quoi être critique et fier), je tombe sur un article parlant de steaks et l'envie me prend de vous informer sur quelques nouveautés à leur sujet. La cuisine présentée par les chefs et leurs idées de recettes lors des épreuves de l'émission me fait simplement saliver et je me prends à rêver d'avoir les moyens de manger chez eux un jour... Je découvre l'existence de mets comme l'oeuf frit, de la possibilité de mixer la fange de radis avec la crème et me sens frustrée d'être incapable de faire un caramel potable ne serait-ce que pour m'épiler (oui, c'est glamour). Quant au risotto de pâtes, je me sens assez motivée pour essayer pour mes bento à la rentrée (ma cuisine tremble déjà à cette idée ^^).

Bon, revenons en à nos steaks. Avant tout, il faut savoir que je ne mange pas de viande donc cet article ne mettra pas forcément en avant la gourmandise que suscite un steak saignant chez moi. Je ferais probablement un post sur mon rapport à la nourriture plus tard. Récemment, deux découvertes ont été faites en matière de steak haché et j'avoue que les deux ont plutôt tendance à m'horrifier.

La plus récente date de lundi à Angers. Un homme a acheté des steaks de bœuf à prix cassé dans un supermarché de la région et les a apporté pour un repas chez une amie... Celle-ci en dégustant son plat a eu la surprise de découvrir une dent humaine dans sa viande et le service consommateur n'a rien trouvé d'autre à faire que de demander à ce que la dent leur soit envoyée... ça sans la moindre explication sur l'origine de la quenotte en question. Pour en savoir un petit peu plus, photo de la dent en question et témoignage à l'appui, c'est dans cet article.

La plus vieille est japonaise mais tout aussi appétissante... Le professeur Mitsuyuki Ikeda a inventé le steak en matière fécale recyclée. Les boues d'épuration sont beaucoup trop nombreuses au Japon et devant la difficulté de les traiter, Tokyo a demandé au professeur de trouver une idée pour les recycler. Celles-ci contiennent une forte dose de protéine alors monsieur Ikeda a proposé d'en faire des steaks hachés. Ceux-ci sont plus chers mais seraient moins gras que les steaks de bœuf classiques et auraient le même goût. Cela me fait penser aux lapins qui réingurgitent leurs excréments parce que leur organisme n'est pas capable d'assimiler tous les apports de leur nourriture directement. Et vous, seriez vous prêts à manger ce genre de steaks ou trouvez vous que c'est une ineptie culinaire? Pour vous faire un avis, n'hésitez pas à consulter cet article pu détaille un peu plus les apports de ce steak un peu particulier.