dimanche 24 juillet 2011

Animus et anima

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Jung décrit la part masculine et la part féminine de chacun par les noms respectifs de animus et anima. Le premier se vit dans l'action, dans le mouvement et le courage, le second se ressent dans l'intuition, l'accueil et le partage.
 
Petite, j'étais dans le déni de mon anima. Je ne voulais que l'action, me sentais exploratrice, pirate puis guerrière. Je créais et affrontais. J'étais aussi dans un rapport dur avec mon corps, voulant l'éprouver et en tester les limites. Tout était prétexte à l'action, la découverte et chaque chose me paraissaient établie. Tout était accompagné de principes moraux établis et déterminés et "faire la chochotte" m'était insupportable, m'aurait détourné de cette quête. Cette phase a duré jusqu'à la fin de mon adolescence. J'avais bien sûr un besoin d'échange mais tout était tranchant, dur et combatif. Je cherchais à trouver de la douceur venue des autres mais imaginer que je puisse moi-même l'être semblait pure folie. Tout ce qui avait très à la féminité me paraissait niaiserie et je ne pouvais le comprendre, ou plutôt l'accepter en moi.
 
Plus tard, en rencontrant l'homme que j'aime, en allant mieux aussi j'ai découvert chez moi un besoin de partager, de douceur. Un peu avant aussi, quand je sortais peu à peu des méandres de mon adolescence, quand je cherchais à aider ceux qui étaient passés par les même phases difficiles que moi. Là, tout ne devait être que douceur, échange et tout aspect actif et tranchant en moi a été refoulé. Seules mes idées tranchées et ma sexualité me rappelaient à mon animus. Peu à peu, j'ai renié ce qui restait de mon animus alors que je croyais m'être approché de l'équilibre, chose que j'avais surtout fait avant de chercher à me sentir mère, donc pendant deux ou trois ans, entre mes 16-17 et 19-20 ans en somme.
 
Aujourd'hui, je reprends cette quête d'équilibre, après avoir vécu la présence trop forte de mon animus puis celle de mon anima, je commence à comprendre... J'avais compris certaines choses, l'androgénéité de l'âme notamment, de par ma sexualité, mon expérience de vie et les discussions avec les proches... Puis j'ai eu peur, peur parce que je n'ai vu que l'aspect négatif de l'animus après n'avoir vu que celui de l'anima petite. Aujourd'hui, je suis face à cette nécessité d'accepter les deux aspects de mon âme, cette complémentarité de ma masculinité et de ma féminité. Ne serait-ce que pour créer et pour préparer l'avenir, pour vivre le présent, il est bon d'être dans cet équilibre, dans ce principe actif et fécondant de l'homme et cette part accueillante et douce de la femme. Cela me fait penser aux amazones, ces femmes qui assumaient pleinement leur part d'animus, vivaient pleinement l'action et d'une certaine façon étaient alors plus femmes que celles qui reniaient cette part d'elles-même. Là où est la difficulté, c'est de ne pas tomber d'un extrême à l'autre, de ne pas refouler une part de soi... et ainsi devenir une femme sauvage, sage et honnête avec elle-même, ayant pleinement conscience de son âme.

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