jeudi 24 mai 2012

Du tri à la lenteur... identification d'un besoin

Je ne sais pas si j'en avais parlé mais j'avais ressenti en mars le besoin de faire un tri, de choisir une façon plus logique et surtout plus apaisante de gérer mon temps. Cette envie est arrivée lors d'un moment particulier : j'accordais beaucoup de temps à mon stage et mon ex-copain a décidé de mettre fin à notre relation, ce que j'aurai fini par faire s'il n'avait pas fait ce premier pas. Autant dire que j'étais fatiguée et que des soucis familiaux ne m'ont pas aidé à sortir la tête de tout cela.
En cette période où l'avenir tout tracé que je m'étais mise en tête s'est mis à "puer sévèrement du bocal", je ne me suis pas apitoyée sur mon sort. En temps normal, j'aurai pleuré longtemps, mais j'ai accepté la situation. Le destin est ainsi fait et la rupture m'a fait comprendre une chose essentielle: on ne doit pas se sacrifier dans un couple. Je dis ça tant pour lui que pour moi.
Quoiqu'il en soit, parmi ces sacrifices, il y avait celui du temps. J'étais très contente de passer le voir, ce n'est pas le souci. Non, ce qui m'embête, c'est d'avoir sacrifié des envies sous prétexte de manque de temps, de risque de manque, etc. Je me suis auto-enfermée alors que la cage était ouverte et qu'il aurait tout à fait compris que "Non, ce week-end, je ne viens pas, je vais à Paris voir un concert" ou encore "J'ai envie de faire un voyage, tu ne veux/peux pas venir, tant pis j'y vais sans toi". Je me suis comportée comme une souris suiveuse  alors que j'étais un écureuil libre d'aller et venir. J'ai sacrifié mon indépendance. Oh, je l'ai bien vécu sur le moment mais j'ai eu des regrets, regrets de ne pas avoir fait, d'avoir mis de côté certains de mes besoins parce que celui d'être "à lui" dépassait tout. Aujourd'hui, je respire. C'est peut-être simplement pour ça que je vis la rupture si bien, parce que je m'autorise enfin à sortir le soir, ne pas prendre les transports tous les jours, faire des trucs ennuyeux aux yeux d'autre uniquement parce que j'ai envie de le faire et sans avoir à attendre après qui que ce soit. Et si quelqu'un trouve ça inintéressant, si on rit de mes envies ou me trouve barge, tant mieux pour moi, c'est que je me l'autorise. Pour cela, j'ai dépassé le regard de l'autre. Je m'autorise à vivre sans attendre l'approbation générale. En fille "bien élevée", c'est, je dois dire, un grand pas.

Bon, c'est bien tout ça. Un gros stress (pour plein de raisons dont je ne parlerai pas) est venu s'accumuler et l'impression d'être complètement dépassée. Il fallait courir dans tous les coins, il faut courir dans tous les coins. Il faux courir dans tous les coins! Je suis fatiguée, fatiguée par cette fin d'année éprouvante tant physiquement que moralement, fatiguée au point de ne plus dormir... ou de ne plus arriver à arrêter à le faire. Peu dormir pour arrêter mon trop plein d'activités, parce que j'ai un cerveau hyperactif, ce qui me donne l'air d'une droguée shootée à l'aspirine. Fatiguée aussi par la perspective de l'an prochain et des choix s'imposant à moi. J'ai dit, lors de la rupture, "maintenant, j'ai du temps" et je me rends compte à quel point je ressens le besoin de le remplir. Courir, toujours courir. C'est dans ces moment que je me rappelle que vivre et grandir en Île-de-France n'est pas sans conséquence, que l'on prend le pli. Parfois, j'aimerai faire le calme, une pause. C'est pour cela que je veux faire de la randonnée, pour me retrouver. Cet été, suivant mon budget, je partirai plus ou moins loin. J'ai envie de continuer à lire et dessiner, coudre et calligraphier, et de me mettre à la basse tout en continuant la langue des oiseaux (hors de question que j'arrête!). Tout cela, ce n'est pas un souci. Tout cela, je peux le cumuler. Non, ce qui m'embête, c'est de vouloir faire une licence prenante, une prépa, et travailler en même temps. Ca, c'est un peu dingue de ma part... surtout que mon corps me lance des signaux comme quoi, tout cela c'est trop, beaucoup trop pour lui. J'ai besoin de faire une pause, de me trouver des temps pour moi en dehors de deux ou trois semaines d'accalmie en été. J'ai besoin de faire moi aussi l'éloge de la lenteur.

2 commentaires:

  1. Normalement, c'est un article qui n'appelle pas au commentaire mais, à te lire, j'ai 2 chansons qui me sont venues : "Débranche" et "Résiste" de France Gall.
    Pleins de bonnes ondes pour toi.

    RépondreSupprimer
  2. Merci :) Les deux chansons correspondent tout à fait! Parfois, on doit passer par des évènements désagréables pour commencer à en tirer les leçons... Si je ne me sens pas encore tout à fait prête à le vivre, je commence à intégrer le lâcher-prise :)

    RépondreSupprimer