dimanche 4 mars 2012

Et si l'homme aussi était fécond?

Au fur et à mesure de mes lectures sur le web païen, je constate une idée récurrente et qui me fait hérisser le poil : celle que la créativité et la fécondité sont des traits essentiellement féminins.  Chose que je trouve assez étrange, les hommes sont aussi portés à croire que la fécondité est l'apanage des femmes, d'où mon titre un brin provocateur. A croire que l'acte créateur est purement féminin alors que l'homme se contente de l'analyse froide et de montrer l'ampleur de ses muscles. Je veux bien que "la femme porte le monde", que reconnaître aux femmes leur pouvoir créateur (avant, difficile d'être femme et écrivain par exemple) est une avancée, tout ça me fait tiquer. J'ai crainte que l'humain ne tombe dans l'autre extrême: celui de voir l'homme comme une sous-femme dénué de toute capacité créatrice et au final d'émotions.

On a souvent tendance à limiter la fécondité à la possibilité de faire des enfants, en tout cas de créer une forme de vie similaire à la sienne. Une personne stérile ou utilisant des moyens de contraception (donc incapable de manière temporaire d'enfanter) est donc dénuée de pouvoir fécondant?

Le fait d'être parent biologique n'est pas une fin en soi, il y a mille et unes manière de donner vie. Bien sûr, donner la vie à un enfant en est une, mais elle n'est pas la seule, loin de là. Créer de ses mains, jardiner, réveiller une étincelle d'espoir, voila d'autres possibilités de créer et elles sont infinies. La capacité à être enceinte est une prise dans la matière, par le corps, d'exprimer cette capacité fécondante, mais elle n'est pas immuable.

Pour ce qui est de l'homme, on oublie souvent que le sperme est tout aussi nécessaire que l'ovule dans la reproduction, que le pollen n'a pas un rôle moindre par rapport au pistil et que la graine aussi féconde la Terre. Par ce simple fait, la Nature nous enseigne que le viril est fécond, porteur de Vie et source d'espoir en l'avenir.

Trouvée ici

La dualité masculin/féminin aussi rappelle cela. Le yin est comme un utérus, récepteur et relativement passif, propre à la mise en forme, est une fois fécondé comme le B (le corps, la maison, le temple, première lettre de mise en forme) rappelant une femme enceinte vue de profil. Le yang est plus actif, donnant l'élan nécessaire pour entamer la mise en forme sans lequel la réception serait impossible. Je conçois notre part masculine comme une pulsion de création, un élan vers l'action alors que notre part féminine lui donne une forme, le couve. Les deux sont indissociables l'un de l'autre, essentiels.

En langue des oiseaux, il est enseigné que le G est une graine en attente, qui n'a pas encore germé. Le Q est un P qui s'est planté (le P est une porte de la matière au spirituel), il est comme une graine mise en terre qui a commencé à germer. La graine, si personne ne l'avait mise en terre, n'aurait jamais pu donner vie et la terre, sans graine, n'aurait pu porter la vie.

2 commentaires:

  1. J'ai remarqué cette tendance également, c'est comme si on l'avait complètement renversée car auparavant comme tu l'as souligné il me semble les arts par exemple étaient strictement masculins, pour ne citer qu'un exemple. J'ai souvent l'impression que notre époque est la "reprise" du pouvoir féminin, repris sur les hommes qui les ont longtemps tenu à l'écart. Mais cette prise est violente dans bien des domaines où on les exclu, comme une revanche, mais franchement maladroite. Avant on ignorait les femmes maintenant on ignore les hommes. Quand comprendra t-on que l'équilibre est nécessaire et vital ? ...

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    1. Oui avant, les femmes devaient se battre avec acharnement pour publier, à l'instar de George Sand, beaucoup de femmes publiaient sous des noms d'homme à cause de cela... ce mépris par la société était écoeurant...
      Oui et cette reprise est nécessaire mais la façon dont elle se passe me gêne beaucoup, je trouve ça assez irrespectueux bien que ce ne soit pas forcément le but recherché.
      Comme tu le dis, la réponse est dans l'équilibre, masculin et féminin ont une égale importance et le genre auquel on appartient ne devrait pas nous rendre "fort" ou "faible"...

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