lundi 19 septembre 2011

Etouffement parisien

 Cette note n'a rien à faire ici... Je ferais peut-être un autre blog sur lequel elle va migrer, sinon je la supprimerais.


Sensation parisienne... Des couloirs souterrains et bondés, puant la sueur et la crasse. Des gens qui courent, des files entières semblant marcher d'un même pas. Des marginaux, des mendiants et des musiciens. Personne ne s'arrête. Rien ne semble pouvoir interrompre le flux. Si, peut-être une voix saccagée dans un haut-parleur. "Gare Saint-Michel. Suite à un incident électrique, la circulation est interrompue sur le RER C. Veuillez emprunter les correspondances." Vent de panique dans la foule. Chacun court, pousse l'autre dans l'espoir d'entrer dans une nouvelle boîte métallique pour arriver plus vite. Entier, peut-être pas, mais le premier, ça oui. Chacun étouffe, écrase le pied de son voisin. Personne ne se sert, comme si on voulait hurler que la place est à nous, uniquement à nous : après tout, nous sommes arrivés une fraction de seconde plus tôt et le fait que le demandeur ou la demandeuse soit âgé ou enceinte n'y changera rien. Pas de solidarité dans les transports en commun, juste le stress, le manque d'air et les cris de rage à cause de "ces **** de la SNCF". Un homme est mort à Compiègne, poussé sur les rails par les gens qui voulaient monter dans le train, toujours plus vite. Rien n'a changé. C'est tellement plus simple, de s'écraser, au sens littéral et figuré. Tellement plus simple de faire preuve d'(in)humanité.
J'ai l'impression, en prenant le métro, et le RER aux heures de pointe, d'être dans une fourmilière qui grouille, qui fait corps et où l'esprit grégaire règne. Tout le monde semble figé sur un objectif, savoir où il doit aller, mais où une mentalité perverse et égoïste s'impose, en cas de perturbations. Si un suicide a lieu, on entend forcément "Il aurait pas pu se suicider ailleurs celui-là? Aux heures de pointe en plus!". Un peu de respect! J'ai l'impression d'être dans une fourmilière oui, mais qui n'en aurait que l'apparence, où l'égoïsme reprend toute la place dès qu'il peut. Les transports en commun sont un peu comme les lieux de travail, "ça ne donne pas envie d'être gentil". Entre la peur de l'autre, des agressions, l'égoïsme ambiant, les colères pour finalement peu de choses, j'ai beaucoup de mal à comprendre ceux qui peuvent encore aimer les transports. Je me prends aussi à plaindre ceux qui "débarquent" à Paris, pas habitués à ces mouvements de foule compacts qui semblent s'agiter au moindre mouvement inattendu.

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